La tour Eiffel et le Trocadéro en 1900

Oui, la Tour Eiffel est bien faite de fer, et non d’acier.

Plus exactement, il s’agit de fer puddlé.

Mais avant tout, qu’est ce que l’acier ? C’est un alliage de fer et de carbone, dans lequel la proportion de ce dernier est inférieure à 2%. Au-delà, on parle de fonte.

L’acier est connu pour sa résistance mécanique, mais en 1888, si cet alliage est produit en quantité depuis des décennies et la généralisation du convertisseur « Bessemer », Eiffel ne lui fait pas entièrement confiance. Pour son ouvrage avant-gardiste, il préfère une solution éprouvée : le fameux fer puddlé.

Ce matériau est issu de la fusion du minerai de fer en présence de charbon de bois ou de coke qui va donner de la fonte. Cet alliage, riche en carbone, a de multiples applications mais résiste très mal aux efforts de traction, comme l’a démontré la catastrophe du pont sur la Tay en Ecosse en 1879.

Il faut donc décarburer la fonte pour la retransformer en fer « doux » (avec très peu de carbone), en la chauffant et en l’oxydant dans un four spécial qui nécessite de « touiller » la masse visqueuse à l’aide d’une longue perche. « Puddler » vient de l’anglais « to puddle » qui signifie « brasser ».

C’est une tâche très dure, qui fait que les ouvriers puddleurs ne vivent pas vieux…

Elle se déroule majoritairement dans les forges de Fould-Dupont à Pompey, en Lorraine, riche région minière dont les mines de Ludres ont livré le minerai.

C’est donc bien une dame de fer et non d’acier qui domine Paris, on ne lui changera donc pas son nom !

Le saviez-vous ? Le fer célèbre les 41 ans de mariage dans le folklore français.

Pour en savoir plus sur ce métal, mais aussi sur plein d’autres matières, n’hésitez pas à consulter mon ouvrage !

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