
Il s’agit des surnoms que l’on donnait aux « mouches » que les élégantes de l’Ancien Régime se posaient sur le visage, ces petits disques de tissu (souvent du feutre, de la mousseline ou du taffetas) qui servaient à faire ressortir la pâleur de la peau, après avoir été utilisés également pour masquer des imperfections, comme les traces de la vérole. La « discrète » était posée sur le menton tandis que la « baiseuse » ornait le coin de la bouche…
La pâleur du teint était recherchée, c’est pour cela qu’on fuyait le soleil, le bronzage étant l’apanage des gens du peuple. Il était donc de bon ton de se blanchir le teint grâce à la céruse, un composé de plomb, évidemment toxique, qui ne manqua pas de causer des empoisonnements.
Cette tradition de la peau claire réservée à la noblesse nous viendrait d’Espagne, où, après la Reconquista, il fallait, pour un noble, montrer qu’il n’avait rien à voir avec les ennemis Maure, au teint basané. Le comble du raffinement était de pouvoir faire voir ses veines, d’où l’expression « avoir le sang bleu ».
Autant dire que le plomb était massivement utilisé par l’élite sociale de l’époque…
Dites vous alors que si on vous dit au retour de vos vacances que vous avez le teint plus blanc qu’un étron de laitier, cela aurait pu passer pour un compliment. Vous vivez juste au mauvais siècle.
Il existe des Noces de Plomb : ce sont les 14 ans de mariage, tandis que la Mousseline célèbre, quant à elle, les 36 ans de mariage.




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