Connaissez-vous Edmond Albius ?

Nous lui devons la délicate saveur de la vanille dans nos desserts, et sa douce fragrance dans nos parfums.

Rendons à César ce qui est à César : c’est cet adolescent, alors esclave sur l’île de la Réunion, qui réussit à produire de la vanille… en 1841, alors qu’il avait 12 ans.

Revenons 3 siècles en arrière : les Espagnols conquièrent le Mexique, et découvrent que les autochtones dégustent une boisson amère qu’ils adoucissent avec une épice : le cacao additionné de vanille.

La vanille est une orchidée qui pousse sous forme de liane, dont les fleurs blanc « vanille » donnent naissance, une fois pollinisées, à des fruits-gousses en forme de gaine, d’où le nom de « vanille » qui est donné à la plante (du latin « vagina », « gaine »).

Au vu de l’engouement pour cette nouvelle épice, et devant le monopole mexicain et donc espagnol, les autres européens essaient d’acclimater la liane dans leurs colonies, comme ils l’ont fait plus tôt avec d’autres plantes. Hélas, malgré tous les efforts, la liane ne donne rien.

Même Louis XIV, qui fait planter l’orchidée à l’ile Bourbon (désormais Ile de la Réunion), est déçu.

C’est que la vanille est inféodée à une espèce d’abeille endémique au Mexique. Pas d’abeille, pas de vanille, on dirait un slogan écologiste.

C’est là qu’intervient le jeune Edmond, qui est alors, rappelons le, esclave : il va remplacer l’abeille, en fécondant artificiellement la fleur, et met au point le geste qui est toujours utilisé. Voilà une invention qui va permettre à l’île française de rayonner sur le marché mondial de la vanille.

Affranchi en même temps que tous les esclaves en 1848, il ne touchera aucune récompense, alors que son savoir-faire fera la fortune des planteurs de vanille… Il mourra dans la misère.

Eh oui, l’histoire de cette belle épice sur laquelle Proust aurait pu écrire des milliers de pages est parfois bien amère.

Les noces de vanille (83 ans) sont pour l’heure le record atteint en France.

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