Nico l'Apéro raconte…

C’est le pari réussi du musée de la Fondation Guggenheim de Bilbao, dans le nord de l’Espagne, que l’on doit à Franck Gehry, et qui fut ouvert en 1997.

C’est une volonté du gouvernement basque, entité autonome à laquelle appartient la ville, que de réaliser un tel monument culturel, alors que la région, fortement industrialisée depuis des décennies, souffrait d’un véritable marasme économique.

Riche en minerais de qualité, et notamment de fer qui était exporté jusqu’en Angleterre pour réaliser les aciers spéciaux de Sheffield, la région s’était industrialisée pour traiter le minerai sur place, mais la crise de la sidérurgie ne l’épargna pas.

Aujourd’hui le musée, surnommé le « Guggy », fait la fierté de Bilbao : son architecture étonnante est rendue encore plus belle par cette carapace de titane. Pourquoi ce métal ? Pour plusieurs raisons. Il est léger (pour couvrir l’ensemble du bâtiment il n’en fallut que 60 tonnes, en 33 000 écailles de 0,4 mm d’épaisseur), résistant (ce qui permit justement d’en faire de très fines écailles), et, dans une ville proche de l’océan, il supporte très bien les attaques des éléments, aussi bien la chaleur que l’humidité.

De plus, contrairement au plomb ou au cuivre, il n’est pas toxique.

Enfin, il apporte cette touche de « haute technologie » dont veut désormais se prévaloir la région qui axe son développement économique sur l’industrie du futur.

Le titane est véritablement un métal international. Celui qui orne le musée de Bilbao a été extrait en Russie, l’un des principaux producteurs (Aïe, au vu du contexte actuel), puis a été expédié aux USA où il a été laminé à Pittsburgh, ville industrielle de premier plan qui a aussi connu les affres de la crise sidérurgique, pour enfin être envoyée à Bilbao.

Voilà, vous pouvez d’ores et déjà programmer votre prochaine visite de la ville, de son musée (arachnophobes attention, il y a une énorme sculpture d’araignée sur le parvis), et d’un monument étonnant : le pont transbordeur de la Biscaye.