« Vous quitterez Madrid demain, après avoir, selon l’étiquette, rendu votre Toison d’Or au Roi ! »
C’est ainsi que la reine d’Espagne (jouée par Karin Schubert), s’adresse au ministre Don Salluste (Louis de Funès) dans « La folie des grandeurs », humiliation dont le « Grand » n’aura cesse de se venger…
C’est dans ce film que j’entendis parler pour la première fois de la Toison d’Or, qui est ici un collier décerné aux membres de l’ordre éponyme, créé par le duc de Bourgogne Philippe le Bon en 1430 et dont les Habsbourg ont récupéré l’héritage suite à mariages.
Mais le mythe de la Toison d’Or est beaucoup plus ancien.
Selon la mythologie grecque, il s’agit de la toison du bélier Chrysomallos, enfanté par Poséidon, dont le nom est à lui seul un indice : « chrysos » signifie « l’or » et « mallos » est la toison de laine. Le bélier a été sacrifié en Colchide (actuelle Géorgie) par Phrixos en l’honneur de Zeus et sa toison offerte au roi Eétès, qui le fait solidement garder par un dragon et des hommes en armes.
Pélias, fils de Poséidon et de Tyro, ordonne à son neveu Jason de récupérer cette toison, symbole solaire entre tous. S’ensuit une formidable quête que le jeune homme va poursuivre en embarquant sur l’Argos, d’où le nom de ses compagnons : les argonautes.
Si ce mythe se déroule en Colchide, ce n’est pas par hasard. Les habitants de cette contrée, riche en minerais, avaient en effet coutume, disait-on, de récupérer les paillettes d’or de leurs ruisseaux en y plongeant des peaux de moutons, qui captaient le précieux métal, et qu’ils mettaient ensuite à sécher. C’est vous dire la richesse en or des cours d’eau descendant du Caucase !
On dit souvent que le cinéma ouvre à d’autres univers. Dans ce cas, une comédie m’a permis d’en savoir plus sur la mythologie grecque. Je vous laisse (re)voir cette scène de la répudiation de Don Salluste, un régal.
C’est d’ailleurs à cette occasion que Blaze nous fait part de son amour pour la langue allemande. Ou est-ce seulement la langue qu’il aime ?
(Et bien entendu, vous vous reverrez en esprit la scène dans laquelle le chambellan donne au ministre déchu ce coussin piégé…)





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