« Le dernier argument des rois » : c’est la terrible devise qui est inscrite sur nombre de canons ayant servi dans les armées françaises de l’Ancien Régime.
Car comme on le sait, la guerre est bien la dernière chose à déclencher… même si elle est la continuation de la politique par d’autres moyens, dira plus tard Clausewitz.
Les canons que l’on voit ici et là sont souvent en bronze. Pourquoi utiliser cet alliage plutôt précieux ? (Tellement précieux d’ailleurs que lorsque le navire Vasa coula le jour de son lancement, on fit tout pour récupérer au moins son artillerie).
Les premiers canons furent faits en forgé, car au Moyen Age on n’arrivait pas encore à produire de la fonte . Or le fer forgé n’est pas la meilleure solution : les canons sont fragiles. Le bronze, avec un point de fusion inférieur au fer, peut être coulé, et donc former une pièce d’un seul tenant, ce qui joue beaucoup sur la solidité.
Il y eut quand même des accidents : être artilleur, c’était un peu jouer à la roulette russe modèle géant…
Donc le bronze, qui, non content de donner de la voix aux clochers des églises, tonna durant des siècles sur les champs de bataille, fut quand même ensuite peu à peu remplacé par la fonte de fer, que le Siècle des Lumières commença a produire en quantités de plus en plus importantes. Puis ce fut l’acier, avec un premier canon Krupp en 1847, qui allait asseoir la réputation de la firme prussienne pour quelques décennies.
On utilisa cependant la fonte de fer pour les canons de marine notamment, en raison du coût moindre de cet alliage : un seul navire pouvait en effet en embarquer plusieurs dizaines !
Aujourd’hui, les canons de bronze, avec leur belle teinte vert-de-gris, ressemblent à des statues, mais il ne faut pas oublier que leur passé fut tumultueux et qu’ils crachèrent la mort durant les plus féroces batailles.
Ils furent les « derniers arguments des rois » et malheureusement nous n’en avons pas fini…
Le bronze, alliage qui accompagne l’être humain depuis des millénaires, pour les usages les plus divers, célèbre les 22 ans de mariage.
Nico l'Apéro raconte... 
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